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LE DEVIN.

Ne l'imitez pas tout de bon ;

Mais qu'il puisse le connaître.

Mon art m'apprend qu'il va paraître ;

Je vous appellerai quand il en sera temps.



Scène III

LE DEVIN.

J'ai tout su de Colin, et ces pauvres enfants

Admirent tous les deux la science profonde

Qui me fait deviner tout ce qu'ils m'ont appris.

Leur amour à propos en ce jour me seconde ;

Et les rendant heureux, il faut que je confonde

De la dame du lieu les airs et les mépris.



Scène VI

Le Devin, Colin.


COLIN.

L'amour et vos leçons m'ont enfin rendu sage ;

Je préfère Colette à des biens superflus.

Je sus lui plaire en habit de village :

Sous un habit doré qu'obtiendrai-je de plus ?

LE DEVIN.

Colin, il n'est plus temps, et Colette t'oublie.

COLIN.

Elle m'oublie, ô ciel ! Colette a pu changer !

LE DEVIN.

Elle est femme, jeune et jolie ;

Manquerait-elle à se venger ?

COLIN.

Non, Colette n'est point trompeuse,

Elle m'a promis sa foi :

Peut-elle être l'amoureuse

D'un autre berger que moi ?

LE DEVIN.

Ce n'est point un berger qu'elle préfère à toi ;

C'est un beau monsieur de la ville.

COLIN.

Qui vous l'a dit ?

LE DEVIN. {{didascalie|