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ne rien planter plus volontiers que la vigne dans un terrein tel que celui de la Campagne de Tibur, ne tend à rien moins qu’à donner l’idée de quelque fonds héréditaire, qui prouveroit par conſéquent une appartennance à cette Ville. Sa poſſeſſion qui peut-être n’avoit été dabord qu’une Ferme ordinaire, pût ſe métamorphoſer en Chateau ſuperbe, après qu’il eut changé de condition avec une Province ſelon l’expreſſion d’un Hiſtorien, c’eſt-à-dire, après qu’il lui eut donné ſa pauvreté & qu’il en eut reçu ſa richeſſe[1]. Il eſt vrai qu’à la Syrie ſuccéda la Germanie qui lui fit faire une fin, bien différente de ſon commencement. Nul n’ignore l’évenement qui pouſſa ſouvent Auguſte à ſe battre la tête contre le mur en diſant avec déſeſpoir « Quintilius Varus rend moi mes Légions ». La ſituation de ſon Tiburtinum n’eſt point douteuſe, puiſqu’elle eſt annoncée encore par le nom de Quiniliolo qui eſt reſté au lieu où l’on en voit les ruines, qui ſont l’antiquité de ce genre la mieux conſervée. On y reconnoit la

  1. Syria cui præfiterat, (Varus Quintilius) quam pauper divitem ingreſſus Divet piuperem reliquit. Veller patter. lib. 2.