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occasion à la méprise de ceux qui l’ont fait roi de la Bactriane, la ville de Balch étant dans cette province. On assure que l’austérité de sa vie et l’étendue de ses connaissances lui acquirent une grande réputation parmi ses contemporains. Après son retour à Balch, il voulut faire embrasser sa religion il Argasp, roi des Scythes orientaux, zèle sabéen ; et pour l’exécution de son projet, il employa l’autorité de Darius. Le prince scythe, indigné, entra dans la Bactriane avec une armée, battit les troupes de Darius, tua Zoroastre, avec tous les prêtres de son église patriarcale, qui étaient au nombre de 80, et démolit tous les temples de cette province. La chose est rapportée d’une manière différente par un historien persan, qui dit : u Le roi Touran, ayant été informé par des marchands qu’il n’y avait point de garnison dans Balch, tous les gens de guerre s’étant rendus à l’armée de C ustasp, et que son père Lolnrasp était resté dans cette ville avec ceux qui avaient soins de Pyrœn et quatre-vingts prêtres, rassembla un corps de quinze mille hommes, faisant prendre le devant à son fils, qu’il suivit en toute diligence. Ou prétend que Lohrasp. ayant appris l’entrée d’Argasp en Iran, sortit de sa retraite, et se mit ti la tête d’un petit corps, avec lequel il défit un bon nombre d’ennemis. Mais à la lin, ce prince et les quatre-vingts prêtres furent tués, et leur sang fut employé a éteindre le feu sacré. › C’est à ce sujet que les auteurs de l’Histoire universelle disent : o La mort de Zerdusht fut violente, sans pourtant que nous K Z O Il O puissions l’appeler malheureuse › puisque sa religion ne périt point avec lui, ce qui serait certaine meut arrivé, arrivé, s’il avait été un vil imposteur, comme quelques écrivains aiment à le représenter. » La religion de Zoroastre souffrit de grandes altérations, pendant le cours de plus de 500 ans qu’elle cessa d’être régnante sous la domination des Grecs, et ensuite des Parthes. ’Ardezhir ou Artaxare, qui rendit l’empire aux Perses, l’an M6 ou M7 de Jésus-Christ, pensa d’abord à la rétablir blir dans son ancienne pureté : V Beausobre dit après Hydefi La religion de Zoroastre ayant besoin d’une nouvelle ré formation, Artaxe assembla un concile, composé des principaux mages de son empire. On dit que ce prince voulut les consulter sur des doutes qu’il avait touchant chant l’état des morts, le paradis et l’eui’er. Pour l’ail’errnir dans l’ancienne foi sur tous ces articles, un mage célèbre par sa sainteté, nommé Erdaviralyih, eut une extase, qui dura sept jours et sept nuits, pendant laquelle son âme, transportée dans le ciel, vit ce qui se passe dans ce monde inconnu. Revenu de ce ravissement, il rendit compte au roi de ses révélations ; il attesta les vérités fondamentales sur lesquelles la foi de ce prince avait été ébranlée, et confirma son témoignage par quelques prodiges. C’est ainsi que la religion de Zoroastre fut rétablie dans tout son lustre et reprit son ancien crédit. Il resta seulement un certain nombre d’incrédules, que l’on fait monter à quatre-vingt mille. Sapor ayant succédé in Artaxe son père en l’année 241, et voulant ra1