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Vers le temps où Swithin des saints le plus humide
Sur nous verse son urne et bien souvent la vide,
Trône le Lis, le Roi des fleurs ;
Et fiers de leurs rouges couleurs
s’élance des Pavots l’élite,
De vertu rappelant un noble parangon,
Le sang de l’infernal dragon
Verse par Sainte Marguerite.
Lors pimpante et coquette à tout donnant le ton,
La Rose sort de son bouton,
Devant les passants rougissante,
Pour Madeleine… repentante,
Jusqu’au jour où (je ne dis pas des riens),
L’on fête Saint Pierre-ès-liens,
Quand le long blé de quelqu’éclat qu’il brille
N’en sent pas moins trop fort la Camomille.
Quand Marie ici bas nous a fait ses adieux,
Virginale, fleurit la blanche Clématite ;
Cependant que du haut des cieux
Pour Saint Barthélemy le soleil radieux
En guise d’eau bénite,
Verse ses rayons d’or brûlant de mille feux.
Doucettement après quand de la couleur d’ambre
Se pare le soleil, au début de Septembre,
Pour rappeler à notre attention
De la Croix l’Exaltation,
Fleurit la sainte fleur dont le noble calice
Contient les instruments de l’auguste supplice,
La fleur du Christ et de la Passion.
Sous un amas de morts sortant de sa guérite
Trône et fleurit la Reine Marguerite,
C’est le damier enfant du ciel
Qui sur la terre vient pour fêter Saint Michel,
Et reste debout et vivace
De Dieu certes de par la grâce,
Jusqu’à Saint Jude et Saint Simon
Qui d’octobre tous deux enrayent le timon ;