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Viens demander asile aux fleurs de la bruyère
                En ton gentil dortoir.
Oh ! que ne peut-on vivre avec toi, solitaire,
Sans trouver au désert les soucis de la terre !


HOOD (THOMAS). Né en 1798—Mort le 3 Mai 1845.

LE CHANT DE LA CHEMISE.

AVEC des doigts piques, fatigués et usés, De lourdes et rouges paupières, Une femme en haillons, aux traits couperosés, travailla.it à l’aiguille en proie à ses misères : Des points ! des points ! encordes points ! Et dans la faim, dans la crasse, et la bise, En cousant cols, goussets, manches, coins et recoins Elle chantait : “ le Chant de la Chemise !"

“ Travailler ! travailler ! travailler ! travailler ! Dès que le chant du coq éveille ;Travailler ! travailler ! encor retravailler Quand l’étoile du soir au firmament sommeille, Est-ce être libre que cela ? Ahl mieux vaudrait du Turc être l’esclave, ar la femme n’a pas d’âme à sauver par là, Que d’être un spectre… une chose au teint have !

"Travailler ! travailler ! travailler ! travailler ! Si bien qu’enfin tourne la tête ; Travailler ! travailler et toujours travailler Tant que l’œil hébété se trouble et puis s’arrête ! Couture, gousset, et collet, Et pour changer collet, gousset, couture, Jusqu’à ce que mes doigts m’endorment au poignet. Tout en cousant les boutons (l’aventure !