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moral où le sort m’a lancé au milieu d’étrangers dont j’ai vu les visages pour la première fois, il y a trois mois. Et cependan le but m’a soutenu jusqu’à présent, il me soutiendra jusqu’au bout ; il le faut, et cela sera. Ce qui doit me suffire ici, c’est de conserver aussi bonnes que possible, avec le représentant de l’Empereur près duquel je me trouve momentanément détaché, des relations par elles-mêmes pleines de nuances.


15 septembre.

J’ai revu seul ce matin M. Harris dans son cottage japonais ; ce n’est décidément pas un homme ordinaire : il paraît connaître son Japon sur le bout du doigt. Entre autres détails curieux, il m’a édifié sur notre Sous-Gouverneur d’hier, le prétendu Kami, Prince héréditaire réclamant les honneurs dus à son rang, ce que, du reste, le commandant Kerjégu lui a d’autant plus aisément accordé, que, depuis deux jours que nous sommes au Japon, sans nulle indication précise sur les hommes ou sur les choses, nous nageons en plein inconnu. Ce grand seigneur, qui se pare d’un titre pompeux