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Yu-yang[1], You-pé-ping[2] et Leao-tong[3].

On sentit alors que l’artillerie pouvait être employée utilement contre les Tartares, qui s’étaient

  1. Ping-kou-hien dans le Pé-tché-li.
  2. Yong-ping-fou de la même province.
  3. Les Chinois donnent à cette muraille, qui borne la Chine du côté de la Tartarie, le nom de Ouan-li-chang-tching, c’est-à-dire la Grande Muraille de dix mille lys. À compter dix lys pour une lieue, elle aurait mille lieues d’étendue, mais c’est une exagération : en estimant les divers contours qu’on lui a fait prendre dans quelques endroits, elle n’a qu’aux environs de cinq cents lieues. Elle a de hauteur vingt à vingt-cinq pieds, et elle est si large qu’en quelques endroits six chevaux de front pourraient courir dessus sans s’incommoder. Elle continue jusque sur des montagnes inaccessibles. Le P. Verbiest, en un endroit, lui reconnut mille trente-sept pas géométriques d’élévation au-dessus de l’horizon. Dans sa longueur elle est défendue, à de justes distances, par une chaîne de forts, dans lesquels on entretenait, apparemment dans des temps où on craignait des irruptions de la part des Tartares, jusqu’à un million d’hommes. Ceux qui l’ont vue prétendent qu’il n’y a point d’ouvrage au monde qui lui soit comparable. Aujourd’hui que les Tartares Manchoux sont maîtres de la Chine, nécessairement on néglige d’y faire des réparations ; on entretient seulement les fortifications des passages les plus faibles, et le reste tombe en ruine. On voit par l’histoire qu’on a tort d’attribuer tout ce grand ouvrage à l’empereur Thsin-chi-huang-ti.
    (Histoire générale de la Chine, ou Annales de cet Empire, traduites du texte chinois par le feu P. de Mailla ; rédigé par l’abbé Grosier, t. II, p. 372, 374.)