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n’y plus revenir, le baron Gros a voulu que le dernier souvenir que sa Mission en emporterait fût un souvenir intéressant. Nous touchions à la Mantchourie, n’en étant séparés que par une trentaine de lieues et par la Grande Muraille de la Chine. La Grande Muraille ! l’une des sept merveilles du monde, quelquefois contestée, rarement vue et toujours offerte en appât à nos plus jeunes curiosités scolaires ! N’aurions-nous pas dû regretter d’être venus si près d’elle et de n’avoir pas cherché à en approcher davantage ? Aussi, le 9 juillet, sommes-nous partis pour aller à sa recherche sur le Prégent, commandant d’Osery, aviso léger, ayant un faible tirant d’eau et excellent marcheur ; je dis à sa recherche, non pas que son existence pût jamais être sérieusement mise en doute, mais parce qu’une seule carte anglaise existe sur cette portion du golfe de Leo-tong, carte marine exacte, il est vrai, ainsi que nous avons pu le vérifier par nous-mêmes, mais qui, pour nous, ne résolvait pas la question de savoir si la Grande Muraille se prolongeait jusqu’à la mer, et, dans ce cas, quelles étaient, sur la côte, les conditions d’amarrage et de défense de son extrémité.

Quatorze heures après notre départ de l’embouchure du Peï-ho, nous avons cru distinguer, à travers la brume du matin qui était des plus