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dernière la France et l’Angleterre semblaient croire avoir fondé une alliance durable avec l’Empire chinois.

Les faits qui viennent de s’accomplir au Pe-tchi-li sont graves ; ils ont été sanglants ; et cependant cette gravité, je la considère comme plus limitée dans le présent, et, pour ainsi dire, comme plus localisée là où elle est venue à se produire, que comme destinée à prendre en Chine, dans l’avenir de nos relations avec elle, des proportions ou croissantes ou dangereuses.

Tout en vous livrant ces faits, en raison de ma situation particulière, en raison aussi de l’importance et de la date récente des événements autant que de l’ignorance de ces mêmes faits où se trouvent encore les Gouvernements intéressés, je me suis imposé des réserves et une sobriété de commentaires que je ne saurais toutefois séparer de l’espoir de me voir rendue, dans un avenir quelconque, ma liberté de penser tout haut : car pour moi, le droit, je dirai plus, le devoir de toute conviction honnête s’étayant sur des faits acquis et vrais, si souvent elle doit se taire, sous l’empire de certaines circonstances ou de certaines considérations, est, à l’heure où il lui est permis de se traduire, de ne rien cacher de ce qu’elle croit être la vérité ; quand il s’agit surtout de la dignité ou des intérêts du