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leur habitation, comme des gens d’un contact à redouter. Une pareille pensée eût été injurieuse pour le caractére japonais, et il l’eût repoussée comme telle si on avait pu la lui suggérer. — Telle n’a jamais été notre intention ; mais la mort de l’Empereur fait à l’Ambassade française à Yeddo une position exceptionnelle. — Le baron Gros répond, à son tour, qu’il n’est pas moins extraordinaire ni moins exceptionnel de voir le Représentant de la France arriver amicalement à Yeddo pour y négocier un traité de paix et de commerce, et que l’on devrait y avoir égard ; d’ailleurs, la Japonais ne sortent-ils pas pendant le deuil ? — Il est vrai qu’ils sortent, mais ce sont des Japonais, non des étrangers. — Eh bien, ajoute le baron Gros, pourquoi nous opposer avec tant d’insistance une objection sans fondement ? Si le Gouvernement japonais ne veut pas traiter avec nous, il en a le droit ; mais qu’il se prononce franchement, et je me rembarquerai immédiatement. La situation de la France vis-à-vis du Japon est toute pacifique ; je ne viens pas ici comme en Chine, par nécessité, pour punir une insulte et imposer un traité à coups de canons ; ici, je viens en ami faire un traité de paix et de commerce au nom de l’Empereur des Français ; si le Gouvernement japonais ne comprend pas cette différence, comme la loyauté des intentions de la France, je quitterai aussitôt le pays, me réservant de rendre compte à ma Cour de l’accueil que j’y ai reçu. — Le premier commissaire se récrie contre cette pensée et cette intention du baron, mais le deuxième commissaire lui passe une note qu’il venait de rédiger au crayon, qui résume la politique du Gouvernement japonais à l’égard de la Mission de France et de l’étendue des concessions qu’il veut lui faire. Elle est ainsi conçue :