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dernière a contracté pour elle, et qui, en se dissolvant de plein droit, à vingt-cinq ans, la fait, à cet âge, redevenir maîtresse d’elle-même. Les prix de cette singulière rente sont cotés et strictement observés de part et d’autre.

Une fois entrée dans la maison, dont, par contrat, elle devient pour ainsi dire la chose, res propria, et dès qu’elle dénote une certaine intelligence, cette fille y reçoit une éducation aussi soignée que celle que pourrait recevoir dans sa propre famille la fille d’un riche particulier, et cette éducation ne s’étend pas seulement à l’histoire et à la littérature du pays, mais elle va souvent jusqu’aux sciences les plus abstraites, telles que les mathématiques et même l’astronomie, qui, de tout temps, a été fort prisée au Japon.

Depuis le marchand jusqu’au Damio, les Japonais fréquentent journellement les maisons de la nature de celles que je viens de citer, où, nouveaux Athéniens, ils se complaisent à causer de leurs affaires ou à disserter sur la politique et sur les lettres, pour lesquelles ils sont passionnés. Par la force des choses, ils ont donc des contacts continuels avec les femmes qu’ils y rencontrent, dont une des attributions est de réciter des poésies ou de raconter des légendes historiques, en s’accompagnant sur des instruments de musique ; le mode ionien des