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les années qui lui succédèrent, il croyait pouvoir affirmer qu’il y avait eu perte pour les colonies. Cette perte, bien qu’elle semblât devoir encore se prolonger, l’orateur ne la regrettait point. Les colons ne se refusaient pas à subir leur part du sacrifice par lequel l’esclavage allait disparaître ; mais il ne pouvait admettre qu’il y avait eu pour eux profit, là où la perte était réelle. — Revenant à la question du contrat, il ne reconnaissait qu’au gouvernement le droit de juger s’il y avait eu violation de la part des colonies. Toutefois, loin de justifier l’opposition de l’assemblée de la Jamaïque, il ne doutait pas que le gouvernement n’obtint de cette assemblée une pleine satisfaction. Après s’être livre à l’examen détaille de la situation des principales colonies, ainsi que des griefs articules contre elles, M. Gladstone s’attacha à prouver l’impossibilité et le danger de la motion portant suppression anticipée de l’apprentissage au 1er août 1838.

Sir G. Strickland. La motion de sir George Strickland fut repoussée à une majorité de cinquante-quatre voix, et la seconde lecture du bill eut lieu[1].

M. James Stewart.Dans la séance du 6 avril, au moment où la chambre allait se réunir en comité pour l’examen du bill modificatif de l’acte d’abolition de l’esclavage, M. James Stewart proposa un article portant suppression, au 1er août 1838, de l’apprentissage à la Jamaïque. Les planteurs avaient honteusement violé toutes les conditions du contrat si loyalement exécuté par la métropole. Avaient-ils rendu une loi pour déterminer la classification des esclaves cultivateurs ou

  1. Hausard’s parliamentary debates, 1838, vol. XLII colonnes 155 à 261.