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autres que des esclave qu’il fallait délivrer de leurs dernières chaines ; il conjurait l’assemblée de ne pas manquer à ce devoir. Quant à lui, il lui semblait qu’il serait plus facile de refouler le cours de la Tamise, grossie par les neiges tombées les jours précédents, que de maintenir les noirs dans l’esclavage, malgré le vœu unanime du peuple anglais.

Le vicomte Howick. Le vicomte Howick s’était toujours prononcé contre l’apprentissage ; l’expérience n’avait que trop justifié son opposition. Mais, en politique, une fois engagé dans une fausse voie, mieux vaut encore aller jusqu’au bout que de tenter de revenir sur ses pas. D’ailleurs, il y avait lieu d espérer que les législatures coloniales anticiperaient sur l’époque fixée par l’acte du 28 août 1833 pour la cessation définitive de l’apprentissage. N’eût-il pas cet espoir, l’orateur n’hésiterait pas à maintenir ce système, modifié par le bill soumis aux délibérations de l’assemblée, plutôt que d’exposer les colonies aux perturbations qui pourraient résulter d’un conflit entre le parlement et les législatures locale.

Le docteur Lushington. Le docteur Lushington ne prolongerait pas la discussion. Tous les partis reconnaissaient qu’une mesure était à prendre. Quelle serait cette mesure ? – Persuadé que le contrat établi par l’acte d’abolition de l’esclavage avait été violé, non pas seulement par de simples individus, mais par l’assemblée de la Jamaïque, l’orateur se prononça très-énergiquement pour la suppression de l’apprentissage. — S’imaginait-on qu’au 1 er août, une partie de la population noire passant à la liberté, il serait possible de retenir la plus nombreuse dans l’esclavage ? Si de cette distinction il ne résultait pas les plus fâcheux effets, il faudrait en