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il bon, puis qu’il n’est pas mauvais aux meschans ? Il faudroit plustost appeller ceste telle bonté, innocence, selon que l’on appelle les petits enfans, brebis, et autres telles bestes innocentes. Mais une active, forte, masle et efficace bonté, qui est une prompte, aisée et constante affection à ce qui est bon, droict, juste, selon raison et nature. Il y en a d’autres si mal nez, qu’il semble que (comme des monstres) leur naturel particulier soit faict comme en despit de la nature universelle, tant ils luy sont revesches. En ce cas, le remede pour corriger, reformer, adoucir, apprivoiser et redresser ceste mauvaise, aspre, sauvage et tortue nature, la ployer et appliquer au niveau de sa generalle et grande maistresse la nature universelle, est de recourir à l’estude de la philosophie (comme fit Socrates) et à la vertu, qui est un combat et un effort penible contre le vice, un estude laborieux qui requiert du temps, de la peine et de la discipline. (…). Ce n’est pour enter ou introduire une nouvelle, estrangere, ou