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premiere et universelle que son autheur y a mis et establi, sinon l’homme seul, qui trouble la police et l’estat du monde, avec son gentil esprit et son liberal arbitre : c’est le seul desreiglé et ennemy de nature. Voyci donc la vraye preud’homie (fondement et pivot de sagesse), suyvre nature, c’est-à-dire la raison. Le bien, le but et la fin de l’homme, auquel gist son repos, sa liberté, son contentement, et en un mot sa perfection en ce monde, est vivre et agir selon nature, quand ce qui est en luy le plus excellent commande, c’est-à-dire la raison. La vraye preud’homie est une droicte et ferme disposition de la volonté à suyvre le conseil de la raison. Or, cecy est en la puissance de l’homme, qui est maistre de sa volonté ; il la peust disposer et contourner à son plaisir, et en cela est le propre de l’homme ; ainsi la peust-il affermir à suyvre tousiours la raison. Mais pour l’effectuer et venir à la practique, il est bien plus aisé aux uns qu’aux autres. Il y en a qui ont