Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/432

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui, pour sa grandeur et dignité, ne s’en doibt poinct mesler, mais plustost estre reclamé arbitre et moderateur de tous, ny aussi, et moins encore inconstans, chancelans, metis, protées, plus odieux encore que les neutres, et offensifs à tous. Mais ils doibvent (demeurant partisans d’affection s’ils veulent, car la pensée et l’affection est toute nostre) estre communs en actions, offensifs à nuls, officieux et gracieux à tous, se complaignant du malheur commun. Tels ne se font poinct d’ennemis, et ne perdent leurs amis. Ils sont propres à estre mediateurs et amiables compositeurs, qui sont encore meilleurs que les communs. Ainsi des non partisans qui sont quatre, deux sont mauvais, les neutres et les inconstans ; et deux bons, les communs et les mediateurs, mais tousiours l’un plus que l’autre ; comme des partisans il y en a deux, les outrez et moderez. Xiii des troubles et divisions privées.

aux divisions privées l’on peust commodement et loyalement se comporter entre ennemis, si ce n’est avec une egale affection, au moins temperée ; ne s’engager tant aux uns, qu’ils puissent requerir tout de nous, et aussi se contenter d’une moyenne mesure de