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il seroit d’un doux naturel, tant ceste guerre intestine acharne et est un venin, qui consomme toute l’humanité ; et n’est en la puissance des chefs de retenir les autres. Il y a deux causes à considerer des guerres civiles. L’une est secrette, laquelle, comme elle ne se sçait et ne se void, aussi ne se peust-elle empescher, ny remedier ; c’est le destin, la volonté de Dieu, qui veust chastier ou du tout ranger un estat : (…). L’autre est bien apperceuë par les sages, et s’y peust bien remedier, si l’on veust, et que ceux à qui il appartient y mettent la main : c’est la dissolution et generalle corruption des mœurs, par laquelle les vau-neans et n’ayant que faire veulent remuer, mettre tout en combustion, couvrir leurs playes par les maux de l’estat ; car ils ayment mieux estre accablez de la ruine publicque que de la leur particuliere : (…).