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civiles.

quand l’un de ces susdicts remuemens publics, esmotions populaires, faction, sedition, rebellion, vient à se fortifier et durer jusques à prendre un train et forme ordinaire, c’est une guerre civile, laquelle n’est autre chose qu’une prinse et meinée d’armes par les subjects, ou entre eux, et c’est esmotion populaire ou faction et ligue ; ou contre le prince, l’estat, le magistrat, et c’est sedition ou rebellion. Or il n’y a mal plus miserable, ny plus honteux ; c’est une mer de malheurs. Et un sage a très bien dict que ce n’est pas proprement guerre, mais maladie de l’estat, maladie chaude et frenaisie. Certes qui en est l’autheur doibt estre effacé du nombre des hommes, et chassé des bornes de la nature humaine. Toute sorte de meschanceté s’y trouve, impieté et cruauté entre les parens mesmes, meurtres avec toute impunité : (…).