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à-dire par jeux, comedies, festins, et puis en faisoit ce qu’il vouloit. Ceste maniere plus basse et servile, mais necessaire, se doibt practiquer par celuy que le chef envoye, comme fit Menenius Agrippa à Rome ; car s’il pense l’avoir de haute luitte, lors qu’il est hors des gonds de raison, sans rien quitter, comme vouloient Appius, Coriolan, Caton, Phocion, sont contes. Viii faction et ligue.

faction ou ligue est un complot et association des uns contre les autres entre les subjects, soit ou entre les grands ou les petits, en grand nombre ou petit. Elle vient quelquesfois des haynes qui sont entre les particuliers et certaines familles, mais le plus souvent d’ambition (peste des estats), chascun voulant avoir le premier rang. Celle qui est entre les grands est plus pernicieuse. Il y en a qui ont voulu dire qu’elle est aucunement utile au souverain, et faict le mesme service au public que les riottes des serviteurs en la maison, disoit Caton. Mais cela ne peust estre vray, sinon aux tyrans, qui craignent que les subjects soyent d’accord, ou bien de petites et legeres querelles d’entre les villes ou d’entre les dames de la