Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/380

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fier, c’est tout un : (…). Les gros, gras, fluides, n’y valent rien. 4 l’esprit, qui soit vif, resolu, hardy, glorieux, ne craignant rien tant que le deshonneur et le reproche. 5 condition, qu’importe de beaucoup ; car ceux qui sont de vilaine et infame condition, de qualité deshonneste, ou bien qui se sont meslez de metiers sedentaires, servant à delices et aux femmes, sont mal propres à ceste profession. Après le choix et l’election vient la discipline : car ce n’est pas assez de les avoir choisis capables d’estre bons soldats, si l’on ne les faict ; et, s’ils sont faicts, si l’on ne les garde et entretient tels. Nature faict peu de gens vaillans : c’est la bonne institution et discipline. Or l’on ne sçauroit assez dire combien vaut et est utile la bonne discipline en la guerre : c’est tout, c’est elle qui a rendu Rome si florissante, et luy a acquis la seigneurie du monde ; aussi l’avoient-ils en plus grande recommandation que l’amour de leurs enfans. Or le principal poinct de la discipline est l’obeyssance, à laquelle sert cest ancien precepte,