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qui doibt estre faict de bonne heure ; car ce seroit grande imprudence d’attendre au besoin à chercher ce qu’il faut avoir tout prest : (…). Or de la provision requise pour le bien du prince et de l’estat, ordinaire et perpetuelle en tout temps, a esté parlé en la premiere partie de ce chapitre, qui est toute de ce subject. Les principales provisions et munitions de guerre sont trois : 1 deniers, qui sont l’esprit vital et les nerfs de la guerre, en a esté parlé : 2 armes, tant offensifves que deffensifves, desquelles a esté aussi parlé ; ces deux sont ordinaires et en tout temps : 3 vivres, sans lesquels l’on ne peust vaincre ny vivre, et est-on desfaict sans coup ferir ; le soldat se desbauche, et n’en peust-on venir à bout : (…). Mais c’est une provision extraordinaire et non perpetuelle, qui ne se faict que pour la guerre, dont n’en a esté parlé cy-dessus. Il faut donc, en deliberant de la guerre, faire de grands magasins de vivres, bleds, chairs salées, tant pour l’armée qui est en campagne, que pour