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Tiercement des mœurs, specialement dissolues, lasches et voluptueuses, yvrognerie, gourmandise, aussi de lourdise, ineptie, laideur. Voylà en gros parlé de l’action du souverain. Pour la traicter plus distinctement et particulierement, il se faut souvenir, comme a esté dict au commencement, qu’elle est double, pacifique et militaire : j’entends icy l’action pacifique l’ordinaire, qui se faict tous les jours, et en tout temps, de paix ou de guerre ; la militaire, qui ne s’exerce qu’en temps de guerre. La pacifique et ordinaire du souverain ne se peust du tout prescrire, c’est chose infinie, et consiste autant à se garder de faire comme à faire. Nous en donnerons icy des advis principaux et necessaires. Pour un premier, le prince doibt pourvoir à ce qu’il soit fidellement et diligemment adverty de toutes choses. Ces toutes choses reviennent à deux chefs, dont y a deux sortes d’advertissemens et d’advertisseurs qui tous doibvent estre bien confidens et asseurez, prudens et secrets : bien qu’aux uns est requise une plus grande liberté, fermeté, et franchise, qu’aux