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hayne, quand elle est grande et est de plusieurs, à grande peine le prince peust-il eschapper : (…). Il est exposé à tous, et n’en faut qu’un pour y mettre fin : (…). Il faut donc qu’il s’en preserve : ce qu’il fera en fuyant les choses qui l’engendrent, sçavoir cruauté et avarice, les contraires aux instrumens susdicts de bienveillance. Il faut qu’il se garde pur et net de cruauté vilaine, indigne de grandeur, très infame au prince : mais, au contraire, qu’il s’arme de clemence, comme a esté dict cy-dessus aux vertus requises au prince. Mais pource que les supplices, bien qu’ils soyent justes et necessaires en un estat, ont quelque image de cruauté, il doibt prendre garde de s’y porter dextrement ; et pour ce, luy en voulons donner advis : 1 par exprès il ne doibt mettre la main au glaive de justice, que bien tard et comme à regret : (…) : 2 forcé pour le bien public, et