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finances, et les offices financiers, comme les anciens romains, qui en estrenoient les jeunes hommes des plus nobles et grandes maisons, et qui aspiroient aux plus grands honneurs et charges de la republique. Après le conseil et les finances, je pense bien mettre les armes, qui ne peuvent subsister ny estre bien et heureusement levées et conduictes sans ces deux. Or la force armée est bien necessaire au prince pour garder sa personne et son estat ; car c’est abus de penser gouverner un estat long-temps sans armes. Il n’y a jamais de seureté entre les foibles et les forts ; et y a tousiours gens qui se remuent dedans ou dehors l’estat. Or ceste force est ou ordinaire en tout temps, ou extraordinaire au temps de guerre. L’ordinaire est aux personnes et aux places. Les personnes sont de deux sortes : il y a les gardes du corps et de la personne du souverain, qui servent non seulement à sa seureté et conservation, mais aussi pour son honneur et ornement ; car le beau et bon dire d’Agesilaus n’est pas perpetuellement