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Le prince donc doibt estre le premier juste et equitable, gardant bien et inviolablement sa foy, fondement de justice à tous et un chascun, quel qu’il soit. Puis il doibt faire garder et maintenir la justice aux autres : car c’est sa propre charge, et il est installé pour cela. Il doibt entendre les causes et les parties, rendre et garder à chascun ce qui luy appartient equitablement selon les loix, sans longueur, chicanerie, involution de procez, chassant et abolissant ce vilain et pernicieux mestier de plaiderie, qui est une foire ouverte, un legitime et honorable brigandage, concessum latrocinium

esvitant la

multiplicité de loix et ordonnances, tesmoignage de republique malade, corruptissimae reipub. Plurimae leges : comme force medecines et emplastres, du corps mal disposé ; affin que ce qui est estably par bonnes loix ne soit destruict par trop de loix. Mais il est à sçavoir que la justice, vertu et probité du souverain chemine un peu autrement que celle des privez :