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tant pour les personnes que pour les affaires, qui est plustost de degrez que d’especes ; sçavoir prudence propre, par laquelle l’on est sage, et prend-on advis de soy-mesme ; l’autre empruntée, par laquelle l’on suyt le conseil d’autruy. Il y a deux sortes et degrez de sages, disent tous les sages. Le premier et souverain est de ceux qui voyent clair par-tout et sçavent d’eux-mesmes trouver les remedes et expediens ; où sont ceux-là ? ô chose rare et singuliere ! L’autre est de ceux qui sçavent prendre, suyvre et se prevaloir des bons advis d’autruy ; ceux qui ne sçavent donner ny prendre conseil sont sots. Les advis generaux et communs, qui conviennent à toute sorte de prudence, toutes sortes de personnes et d’affaires, ont esté touchez et briefvement deduicts au livre precedent, et sont huict : 1 cognoissance