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pas naistre ; l’on ne vient poinct en ce monde à autre marché que pour en sortir ; qui se fasche d’en sortir, n’y debvoit pas entrer. Le premier jour de ta naissance t’oblige et t’achemine à mourir comme à vivre. Se fascher de mourir, c’est se fascher d’estre homme, car tout homme est mortel : dont disoit tout froidement un sage, ayant receu nouvelles de la mort de son fils : je sçavois bien que je l’avois engendré mortel. Estant donc la mort chose si naturelle et essentielle, et pour le monde en gros, et pour toy en particulier, pourquoy l’as-tu en si grande horreur ?