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pource que toutes choses sont en leur naissance foibles et tendres. En leur petitesse l’on ne descouvre pas le danger, et en leur force l’on n’en trouve plus le remede ; comme nous voyons en plusieurs qui facilement et legerement entrent en querelle, procez, dispute, puis sont forcez d’en sortir honteusement, et faire des accords lasches et vilains, cherchant des faulses interpretations, mentant et se desmentant eux-mesmes, trahissant leur cœur, plastrant et palliant le faict, qui sont tous remedes pires cent fois que le mal qu’ils veulent guarir : (…) : de la faute de prudence ils retombent en faute de cœur : c’est au contraire du dire de Bias, entreprendre froidement, mais poursuivre ardemment. C’est comme les sots tachez du vice de mauvaise honte, qui sont mols et faciles à accorder tout ce qu’on leur demande, et puis sont faciles à faillir de parole et à se desdire.