Page:Charron - De la sagesse, trois livres, tome II, 1827.djvu/218

Cette page n’a pas encore été corrigée

nostre sage) et un deffaut importun à soy et à autruy que d’estre attaché et subject à certaines humeurs et complexions, à un seul train ; c’est estre esclave de soy-mesme d’estre si prins à ses propres inclinations qu’on ne les puisse tordre et ceder, tesmoignage d’ame chagrine et mal née, trop amoureuse de soy, et partiale. Ces gens ont beaucoup à endurer et contester ; au rebours c’est une grande suffisance et sagesse de s’accommoder à tout, d’estre soupple et maniable, sçavoir tantost se monter et bander, tantost se ravaller et relascher quand il faut. Les plus belles ames et mieux nées sont les plus universelles, les plus communes, applicables à tout sens, communicatifves et ouvertes à toutes gens. C’est une très belle qualité qui ressemble et imite la bonté de Dieu, c’est l’honorable que l’on rend au vieil Caton : (…). Voyons les advis de la premiere consideration, de la simple et commune conversation ; j’en mettray icy