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commun ; car s’il est fort, il la desdaigne et l’a en risée ; s’il est foible et superstitieux, il s’en estonne et s’en scandalise : (…). D’où il advient qu’il y a tant de mescreans et irreligieux, pource qu’ils consultent et escoutent trop leur propre jugement, voulant examiner et juger des affaires de la religion selon leur portée et capacité, et la traicter par leurs outils propres et naturels. Il faut estre simple, obeyssant et debonnaire, pour estre propre à recepvoir religion, croire et se maintenir soubs les loix par reverence et obeyssance, assubjectir son jugement et se laisser meiner et conduire à l’authorité publicque : (…). Mais il estoit requis d’ainsi proceder, autrement la religion ne seroit pas en respect et en admiration comme elle doibt ; or il faut que, comme difficilement,