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spéciaux à la musique seule, l’idée caractéristique du drame et de l’amener à un dénouement correspondant à la manière dont a été exécutée la pièce scénique. Le musicien procédera donc très heureusement s’il entrelace les motifs caractéristiques de son ouverture de traits mélodiques ou rhytmiques, qui ont une signification dans l’action dramatique. Dans l’action elle-même, ces traits ne devraient pas être semés au hasard, mais au contraire, placés avec discernement et mesure, servant pour ainsi dire de jalons, d’orientation sur le champ des actions humaines en donnant ainsi à l’ouverture son caractère individuel. Ces traits doivent être naturellement d’une nature bien musicale, tout en passant du domaine de l’harmonie pure à celui de la vie humaine quotidienne. Je citerai à ce sujet comme d’excellents exemples la sonnerie de trompette des prêtres dans la Flûte enchantée, le signal de la trompette dans Léonore et l’appel du cor dans Oberon. Ces motifs de l’opéra introduits dans l’ouverture servent ici, où ils sont placés avec discernement, de véritables rapprochements avec l’action dramatique et permettent ainsi de donner aux morceaux d’harmonie une heureuse individualité, qui n’a pour objet que de servir d’introduction à la pièce en donnant une idée générale sur le sujet.