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OBSERVATOIRE DE NICE




L’Observatoire de Nice est édifié au sommet du Mont Gros, sur un vaste terrain d’une superficie d’environ 32 hectares.

Ce terrain, de forme oblongue assez irrégulière, est couronné par un petit plateau de même forme, d’où descend de toute part un talus plus ou moins rapide qui, du côté du Nord, va regagner la route de Nice à la Turbie et se perd dans une suite de mamelons du côté du Sud. Le point culminant de ce plateau est à 374 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Tout le terrain est formé de pierre calcaire, ayant des bancs de peu d’épaisseur et diversement inclinés ; ces bancs sont désagrégés en maints endroits et n’offrent plus ainsi un bon sol de fondation. Quant à la croûte extérieure de la colline, la couche calcaire est presque partout brisée en fragments recevant dans leurs interstices un peu de terre végétale et un très maigre humus dans lequel ne poussent guère que des pins assez chétifs, quelques lentisques, quelques touffes de serpolets et des broussailles déchiquetées.

C’est cette végétation peu nourrie, ces chemins remplis de pierres, ces buissons brûlés de soleil qui ont servi de base aux constructions et de point de départ aux embellissements projetés pour transformer en un parc splendide cet espace raboteux et atteint par places de calvitie végétale. La transformation est commencée en partie ; mais l’eau manque encore pour l’accomplir entièrement.

La route qui, de Nice, conduit au Mont Gros, est réellement superbe : au bas, à gauche, le Paillon avec ses longs bancs de sable étalés dans le lit du torrent ; au-dessus, des montagnes de couleur fine et nacrée ; de ci, de là, et toujours formant d’élégants motifs, quelques palmiers, des aloès rubanés, des oliviers au pur dessin et, vers le Sud, avec ses scintillements, la mer bleue et infinie. On gravit ainsi le côté Nord presque entièrement plongé dans l’ombre, puis, après trois quarts d’heure de montée, le chemin devient à peu près horizontal, la route se contourne, le soleil paraît au-dessus des crêtes et la lumière éclate brillamment ! Alors, le fort de la Vésubie se dresse sur son rude massif, la vue s’étend