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OBSERVATOIRE DE NICE

que comporte un musée et que les préoccupations de l’architecte ne devaient se porter qu’incidemment sur les manifestations artistiques, alors que les études de construction, de disposition et d’utilité réclamaient, avant tout, une continuelle attention. Ce sont ces préoccupations qui ont fait l’objet des études collectives et ont amené à des compositions d’une grande simplicité.

Lorsque ces études furent terminées, lorsque le projet fut rédigé suivant les données admises, il fut soumis à l’examen des membres du Bureau des longitudes qui, tous, en des branches différentes ou similaires, sont l’honneur de la science astronomique. Ce bureau, d’après un rapport de M. Faye, adopta à l’unanimité le projet présenté, rendant ainsi hommage au fondateur de l’Observatoire, aux savants éminents qui en avaient indiqué les éléments primordiaux et, par surcroît, à l’architecte qui avait fait de son mieux pour résoudre le programme qui lui avait été imposé.

Ainsi donc, et d’après ces éclaircissements, on voit que ce qui peut sembler un peu incohérent dans la plantation des bâtiments n’est que la réalisation des desiderata formulés. Il serait trop long d’expliquer ici toutes les raisons qui ont été données pour disposer au sommet du Mont Gros les constructions telles qu’elles sont placées ; on peut se borner à indiquer seulement les principes de nécessité absolue ; ce sont ceux-ci : éloignement le plus grand possible des constructions les unes des autres ; orientation mathématique pour quelques-unes d’entre elles ; suppression complète des obstacles dans toutes les parties du bâtiment pour les équatoriaux et dans le sens de la vision pour les méridiennes ; bâtiment d’administration et bibliothèque à peu près à égale distance de tous les locaux d’observation et édifiés bien au-dessous du niveau de ceux-ci, afin que la fumée provenant des appareils de chauffage ne troublât aucunement l’air dans le champ des instruments ; puis vision libre sur les mires et les points de repère des environs ; puis enfin tout ce qui touche aux questions de détail qui sont innombrables et qui, de mille façons, préoccupent l’architecte, peut-être un peu novice sur quelques points spéciaux, mais qui, bien guidé, a pu arriver à mener l’œuvre à bonne fin.

En résumé, l’édification de l’Observatoire de Nice est la résultante d’un travail sérieux ; qu’il serait à désirer de voir résumé en une sorte de manuel. M. Perrotin, le directeur de l’établissement, aurait, avec son expérience, toute autorité pour écrire un tel traité qui serait fort utile aux architectes et qu’il pourrait intituler : Guide de l’astronome, de l’architecte et des constructeurs pour la disposition et l’organisation des bâtiments d’un grand observatoire. Un tel guide formerait ainsi comme un vade mecum qui serait consulté avec le plus grand intérêt par tous ceux qui sont attirés vers l’étude de la cosmographie.

En l’absence de ce traité, l’ouvrage que nous présentons aujourd’hui fournira toujours quelques renseignements sans doute utiles. Si les causes restent encore un peu inconnues, au moins les résultats se montrent dans cette suite de planches très consciencieusement dessinées par M. Nachon, qui fut jadis l’inspecteur des travaux, et on peut croire que les architectes