Page:Charles Derennes Le peuple du pôle 1907.djvu/248

Cette page n’a pas encore été corrigée
244
le peuple du pôle

très rapide au moment de s’engouffrer sous la banquise et que, de l’autre côlé de la banquise, dans l’Océan Arctique, précisément sur le même degré de longitude que l’Ialmal, des explorateurs comme Allart et Müller ont constaté la présence de courants filant du nord au sud avec une vitesse de six milles et plus à l’heure. Il est, dès lors, presque démontré qu’un corps flottant peut parfaitement accomplir le trajet total en moins de quatre et même de trois mois.

Quant à la seconde objection, de beaucoup la plus intéressante, elle ne fut pas présentée par son auteur d’une manière absolument catégorique : il n’avait d’autre prétention que celle d’opposer à la possibilité que nous acceptions presque tous une possibilité différente, qui lui paraissait également acceptable.

Le docteur X… — sous cet anonymat qu’il tient à garder pour le moment se cache un de nos médecins aliénistes les plus en vue — ne doutait point que le ballon n’eût pris son essor vers le Pôle ; rien d’étonnant même, selon lui, à ce que les aéronautes y fussent parvenus.

— Mais, nous dit-il aussi, à ce point du récit, il y a un fait qui m’a frappé, parce qu’il était de ma compétence : de Vénasque prétend que Ceintras est subitement atteint de folie alors que,