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le peuple du pôle

dès à présent, de donner un résumé d’ensemble de ce que nous vîmes, et d’exposer les conclusions, — nécessairement hâtives et sans doute erronées bien souvent, — que nous crûmes pouvoir en tirer.

Ce qui frappe à première vue dans le monde polaire, c’est sa relative exiguité. La lumière violette et la chaleur, la vie et la civilisation qui en sont les conséquences, s’étendent sur un domaine circulaire dont le diamètre ne doit pas excéder de beaucoup douze lieues. Les galeries souterraines rayonnent dans un espace encore moindre. On se trouve évidemment en présence d’une parcelle de la Terre, qui, lors de la formation des banquises éternelles du Pôle, fut épargnée pour des raisons dont une au moins, même aujourd’hui, n’est pas indiscernable et que j’exposerai un peu plus loin. En tout cas notre exploration apportera un argument décisif en faveur de la thèse selon laquelle les glaces des Pôles, sur la Terre et dans les planètes voisines, se sont formées brusquement, à la suite de grands cataclysmes naturels. Donc, séparés à tout jamais du reste du monde par les murailles infranchissables du froid, quelques individus d’une race alors existante, — race d’iguanodons ou d’êtres analogues, — ont pu continuer à vivre aux environs immédiats du Pôle Nord. Ceci admis, on conçoit que la nécessité immédiate d’une lutte à