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le peuple du pôle

obscure. Des vols de ptérodactyles sillonnaient l’air par intervalles et passaient, petites taches éperdues et mouvantes, entre les astres et nos yeux. Je constatai bientôt que des querelles s’élevaient dans la troupe des monstres ; sans doute, leurs occupations devaient, à cette heure, les ramener sous la terre, et plusieurs étaient d’avis de demeurer malgré tout en notre compagnie. Mais ce fut un bien plus beau tumulte lorsqu’une autre bande vint s’adjoindre à ceux qui avaient passé la nuit avec nous. Ceux-ci renseignèrent les nouveaux venus, encore très timides et méfiants, à grand renfort de cris, de sifflements et de gestes. Puis les querelles recommencèrent ; même quelques horions furent échangés.

— Bon ! m’écriai-je, ils ne diffèrent pas tant des hommes qu’on aurait pu le supposer d’abord.

— C’est vrai, dit Ceintras. Mais, puisqu’ils sont gentils au point de ne se séparer de nous qu’à regret, si nous les accompagnions un bout de chemin ? Ça couperait court à leurs disputes.

— Accompagnons-les. Suivons-les même sous terre s’ils veulent bien… Le moteur est lourd, ils n’ont pas dû l’emporter très loin, et, d’autre part, quand nous l’aurons retrouvé, je ne pense pas qu’ils osent nous contester le droit de le reprendre…

Ceintras, décidément de joyeuse humeur, ap-