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le peuple du pôle

Nous atteignimes enfin le ballon. Une épouvantable surprise nous y attendait : les organes essentiels du moteur avaient été déboulonnés avec une dextérité merveilleuse et emportés…

Ceintras me regarda, regarda la place vide, chancela et resta une minute sans parler ; puis, très calme, il s’écria en haussant les épaules :

— Cela n’a aucune importance !

— Mais, malheureux, comment comptes-tu repartir, à présent ?

— Nous reviendrons à pied. Ou bien, si tu as peur de te fatiguer en marchant, je fabriquerai un traîneau… et j’y attellerai des iguanodons… Hein ? Qu’est-ce que tu en penses ? Ce sera splendide, ce retour !

Il se dandinait, les mains dans les poches et regardait devant lui en souriant béatement. Je crus inutile de lui répondre : cette fois, j’avais compris…