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de cet homme illustre ne flattoit-il point en secret une des opinions favorites de ces écrivains ? & cette opinion l’ont-ils envisagée sous le même point de vuë que l’auteur de l’essai analytique ? Les philosophes doivent être les bienfaiteurs du genre-humain, ils le sont toutes les fois qu’ils détruisent des préjugés dangereux. Mais ; seroit-ce un préjugé dangereux que de croire que la matière ne peut pas penser ? Ne seroit-il point d’une trop malheureuse facilité d’abuser du sentiment contraire ? Lorsque les philosophes entreprennent de détruire ce qu’ils nomment des préjugés, il seroit très convenable qu’ils leur substituassent des choses d’une utilité équivalente.

Il ne faut pas que le philosophe ressemble à la mort qu’on peint armée d’une faulx : mais, si le philosophe peut quelquefois être représenté armé d’une faulx, il doit au moins porter dans l’autre main une truelle.

Je ne sçais si l’on ne pourroit point prouver par un argument assés direct l’éxistence de l’ame des bêtes : cet argument repose essentiellement