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de l’homme, & en particulier du sentiment si clair & si simple qu’il a de son moi. Il falloit prouver l’éxistence de l’ame humaine par les considérations frappantes que présentent les propriétés de la matière, comparées avec les facultés de l’homme. Voilà ce que j’ai essayé de faire dans la préface de mon essai analytique & en d’autres endroits du livre ; & voilà ce qui devoit empêcher de me ranger parmi les matérialistes. Mais ; la plupart des lecteurs lisent du pouce ; ils ont vu que je parlois souvent de fibres & de mouvemens de fibres ; il ne leur en a pas fallu davantage pour être persuadés que j’étois matérialiste. Je leur pardonne de tout mon cœur la précipitation de leur jugement & je me borne à les renvoyer encore à mon livre.

Les écrivains qui ont beaucoup loué l’excellent Locke sur ce qu’il n’avoit point osé décider que la matière ne pût pas penser, n’avoient-ils dans l’esprit & dans le cœur que de célébrer la modeste reserve du sage ? Le doute