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faut en rassembler & en comparer le plus qu’il est possible. Si une saine philosophie établit solidement que la matière ne peut penser, l’homme n’est pas tout matière ; il est un être-mixte ; il est le résultat de l’union de deux substances. Les animaux dont l’organisation se rapproche tant de celle de l’homme ; les animaux dont les procédés imitent si bien certains procédés de l’homme, ne seroient-ils donc que de purs automates ? Les philosophes, qui par des motifs louables, ont soutenu l’automatisme des brutes, n’avoient-ils point à craindre qu’on ne se servit de leurs argumens subtils pour défendre l’automatisme de l’homme ?

Ce n’est point du tout que je croye, que si l’on pouvoit démontrer l’automatisme de l’homme, la religion seroit en péril : je n’ai pas fait difficulté de le dire ; je ne me fais aucune peine de le répèter : quand il seroit