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L’évolution future du petit corps organique, auquel je suppose que son ame demeure unie, déployera toutes ces puissances qui sont, à présent, comme concentrées ou enveloppées & élévera le tigre au rang des êtres pensans.

Le redoutable animal sera ainsi métamorphosé, & après cette métamorphose paroîtra un nouvel animal, qui ressemblera moins encore au premier, que le papillon ne ressemble à la chenille.

J’ai dit dans l’avant-propos de cette palingénésie, que le dogme philosophique de l’éxistence de l’ame des bêtes reposoit principalement sur l’analogie, & j’ai indiqué en quoi consiste ici l’analogie.

Je me persuade de plus en plus, que si l’on n’avoit point intéressé la religion dans cette matière purement philosophique, on auroit cédé plus volontiers aux preuves analogiques & à celles de sentiment, & on ne se seroit pas élevé avec tant de chaleur contre la survivance de l’ame des bêtes.

Il est même assés singulier que des philosophes qui n’étoient point cartésiens, & qui