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nous conduiroient-elles plus sûrement d’un bout du monde à l’autre ?

Ne connoissons-nous pas assés des autres hommes pour en tirer les services les plus essentiels, & pour leur rendre tous ceux dont nous sommes capables ? Je le demande encore ; une connoissance plus parfaite du cœur-humain seroit-elle pour nous un bien réel ? Ne nous feroit-elle point éprouver beaucoup plus de peines que de plaisirs ?

Je me borne à quelques éxemples, pour faire entendre ma pensée : je touche à un sujet inépuisable ; je dois craindre de m’engager trop avant. Je sçais que si nous possédions une théorie parfaite, notre pratique le seroit aussi. Mais ; prenons garde, que nous ne serions plus alors des hommes ; nous serions des êtres d’un ordre plus élevé, & la souveraine sagesse a voulu placer sur la terre des êtres tels que nous. Elle a voulu y placer des hommes & non des anges : mais, elle a préordonné dès le commencement les moyens qui éléveront un jour l’homme à la sphère de l’ange.