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quelles sont les connoissances auxquelles nous ne sçaurions espérer d’atteindre ici-bas.

En approfondissant la nature de nos facultés, on reconnoît, qu’elles ont un rapport plus direct à nos besoins physiques & moraux, qu’à nos plaisirs intellectuels. Elles paroîssent plus faites pour nous conduire à ce degré de bonheur auquel nous pouvons espérer de parvenir sur la terre, que pour satisfaire cette insatiable & ardente curiosité qui nous presse sans cesse.

Ce que nous connoissons des êtres corporels, suffit à nos besoins physiques : ce que nous connoissons des êtres-mixtes, suffit à nos besoins moraux. Je ne parle que du nécessaire : le superflu nous sera accordé un jour. Quand nous connoîtrions à fond la nature de certains corps, en retirerions-nous de plus grands services dans les divers cas où nous les appliquons avec le plus de succès ? Quand nous connoîtrions à fond la manière d’agir de la rhubarbe en seroit-elle un tonique plus puissant pour notre estomac ? Quand nous sçaurions à fond comment sont faites les molécules du fluide magnétique, nos boussoles