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il se combine avec la raison & diversifie ses effets ? Si ce moraliste, comme je le suppose, a beaucoup approfondi son sujet, & s’il est aussi sage que profond, il avouera sans peine, qu’il n’a sur tout cela que des à peu près ou des conjectures plus ou moins probables, & il ajoutera, que la science de l’homme est, à son avis, la plus imparfaite de toutes.

Combien ce judicieux philosophe auroit-il raison ! Est-il dans la nature un labyrinthe plus tortueux & plus obscur que le cœur humain ?

Est-il un abîme plus profond ? Qui peut parcourir, sans s’égarer, les nombreux détours de ce labyrinthe ? Qui peut sonder ces profondeurs ?

« Qui peut séparer ces lumières & ces ombres réünies dans notre cahos ? Le dieu qui est en nous. » Voyés combien d’excellens traités nous possédons en matière de physique, d’histoire naturelle, d’oeconomie, d’arts, etc. & nous n’avons point encore de systême tant soit peu complet de morale. « Peut-il, cet homme