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des fameuses monades, que l’étenduë matérielle n’est qu’un pur phénomène, une simple apparence, rélative à notre manière d’appercevoir.

On comprendra mieux cette doctrine abstraite, quand on aura lu & médité cette esquisse du leibnitzianisme que j’ai insérée dans ces opuscules.

Il s’ensuit donc de ces principes, que nous ne sommes point faits pour appercevoir les corps tels qu’ils sont en eux-mêmes ou dans leur réalité.

Si nous pouvions pousser l’analyse jusqu’aux élémens premiers, le phénomène de l’étenduë disparoîtroit entièrement pour nous, & nous n’appercevrions plus que des êtres simples, si des êtres simples peuvent être apperçus.

Ainsi toute la nature n’est pour nous qu’un grand & magnifique phénomène, un jeu admirable d’optique, un systême régulier d’apparences ; car ces apparences sont déterminées par les loix les plus sages, & ce sont uniquement ces loix qu’il nous est donné de connoître,