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l’on vouloit que ces paroles remarquables ne fussent pas susceptibles de l’interprêtation que je leur donne ; cette déclaration si formelle & si répétée de l’écriture, que Dieu rendra à chacun selon ses œuvres, ne suffiroit-elle pas pour prouver, que les degrés du bonheur à venir seront aussi variés que l’auront été les degrés de la vertu ? Or, combien les degrés de la vertu différent-ils sur la terre ! Combien la vertu du même individu s’accroît-elle par de nouveaux efforts ou par des actes réitérés fréquemment ! La vertu est une habitude : elle est l’habitude au bien.

Il y aura donc un flux perpétuel de tous les individus de l’humanité vers une plus grande perfection ou un plus grand bonheur ; car un degré de perfection acquis conduira par lui-même à un autre degré. & parce que la distance du créé à l’incréé, du fini à l’infini est infinie, ils tendront continuellement vers la suprême perfection sans jamais y atteindre.