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corps animal. Ce corps glorieux que nous devons revêtir, subsistera, sans-doute, par la seule énergie de ses principes & de la profonde méchanique qui aura présidé à sa construction. Il y a bien de l’apparence encore, que ce corps éthéré ne sera pas soumis à l’action de la pesanteur comme les corps grossiers que nous connoissons. Il obéïra avec une facilité & une promptitude étonnantes à toutes les volontés de notre ame, & nous-nous transporterons d’un monde dans un autre avec une célérité peut-être égale à celle de la lumière. Sous cette oeconomie de gloire, nous éxercerons sans fatigue toutes nos facultés ; parce que les nouveaux organes sur lesquels notre ame déployera sa force motrice seront mieux proportionnés à l’énergie de cette force, & qu’ils ne seront point assujettis à l’influence de ces causes perturbatrices qui conspirent sans-cesse contre notre oeconomie actuelle. Notre attention saisira à la fois & avec une égale force un très grand nombre d’objets plus ou moins compliqués ; elle les pénétrera intimément ; elle en démêlera toutes les impressions partielles ; en découvrira les ressemblances & les dissemblances les plus légères, & en déduira sans effort les résultats les plus généraux.