est toujours près de succomber sous le poids & par l’action continuée de ses ressorts. Elle ne subsiste que par des secours étrangers, & par une sorte d’artifice. Le principe de la vie est précisément le principe de la mort, & ce qui nous fait vivre est réellement ce qui nous fait mourir.
Le corps animal est formé d’élémens très hétérogénes, & dont une multitude de petites forces tendent continuellement à troubler l’harmonie. Il faut que des élémens étrangers viennent sans-cesse s’unir aux élémens primitifs, pour remplacer ce que les mouvemens intestins & la transpiration dissipent sans-cesse.
Le jeu perpétuel des vaisseaux, nécessaire à ce remplacement, altère peu à peu l’oeconomie générale de la machine ; racornit des parties qui devroient demeurer souples ; oblitère des conduits qui devroient rester perméables ; change les dispositions respectives des pièces, & détruit enfin l’équilibre des poids & des ressorts.
Le corps spirituel, formé probablement d’élémens semblables ou analogues à ceux de la lumière, n’éxigera point ces réparations journalières qui conservent & détruisent le