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calamités, de ces épreuves, de ces privations qui éxercent souvent ici-bas la patience du juste, épurent son ame, réhaussent ses vertus ; ébranlent & terrassent les foibles. Parvenus à ce degré si supérieur de connoissances, l’origine du mal physique & du mal moral ne nous embarrassera plus : nous les envisagerons distinctement dans leur source & dans leurs effets les plus éloignés ; & nous reconnoîtrons avec évidence, que tout ce que Dieu avoit fait étoit bon. Nous n’observons sur la terre que des effets : nous ne les observons même que d’une manière très superficielle : toutes les causes nous sont voilées : alors nous verrons les effets dans leurs causes ; les conséquences, dans leurs principes ; l’histoire des individus, dans celle de l’espèce ; l’histoire de l’espèce, dans l’histoire du globe ; cette dernière, dans celle des mondes ; etc. Présentement nous ne voyons les choses que confusément, & comme par un verre obscur ; mais alors nous verrons face à face, & nous connoîtrons, en quelque sorte, comme nous avons été connus.

Enfin ; parce que nous aurons des connoissances incomparablement