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des principaux sens, & qu’on suppose des causes naturelles qui rendissent la vie & le mouvement à ces sens & les missent tous en valeur : quelle foule de perceptions nouvelles, variées, imprévues cet homme n’acquerroit-il point en peu de tems ! Quel prodigieux accroissement de perfection n’en résulteroit-il point pour toutes ses facultés etc. ! Je rappelle ici mon lecteur à cette statue que j’essayois d’animer dans cet essai analytique, que je publiai en 1760. Nous ne sommes encore que des statues, qui ne jouissent, pour ainsi dire, que d’un seul sens, mais dont les autres sens se déployeront dans ce monde que la raison entrevoit, & que la foi contemple.

Ces sens nouveaux, renfermés infiniment en petit dans le siège de l’ame, sont donc en rapport direct, avec ce monde à venir, qui est notre vraye patrie. Ils peuvent avoir encore des rapports particuliers avec d’autres mondes, qu’il nous sera permis de visiter, & où nous puiserons sans-cesse de nouvelles connoissances, & de nouveaux témoignages des libéralités infinies du bienfaiteur de l’univers.